Le métro est la face cachée de la ville, sa termitière, son système digestif. On y croise de nombreux fantômes. C’est dans le métro new-yorkais, entre 1938 et 1941, que Walker Evans réalisa la première série de portraits, inaugurant un nouveau genre grâce à un appareil photo caché dans ses vêtements.

Toute la gamme des émotions humaines traverse les visages des passagers : amour, colère, peur, espoir, douleur, joie, désir, rêves, et parfois folie. C’est un univers à la fois fascinant et inquiétant, un monde de verre et d’acier où la lumière du soleil ne pénètre que dans les portions de voies à ciel ouvert.

On s’y perd, on s’y enivre. Parfois on y tombe amoureux. Toutes les langues s’y parlent, toutes les mélodies s’y entendent, qu’elles sortent du soufflet d’un accordéon ou des cordes d’une guitare, rivalisant avec les crissements aigus des trains sur les quais.

Ces photos ont été prises à : Lille, Paris, Londres, New York, Madrid, Barcelone, Moscou, Saint-Pétersbourg, Kyiv, Kharkiv, Varsovie, Tokyo et New Delhi.